jeudi 6 août 2020

Premiers pas dans Paris, peu habité ...


A partir du 11 mai, lorsqu’il a fallu recommencer à sortir « librement » sans remplir son autorisation de déplacement, j’ai été un peu perdue. J’ai mis quelques jours à retrouver le goût de « l’évasion ». C’est grâce à mon nouveau vélo que j’ai pu me déplacer facilement et retrouver les lieux que j’aime, notamment les musées. Fermés jusqu’en juillet, le parvis du musée du Louvre est complètement désert, je m’amuse à peindre les rythmes des plots sans touriste, des barrières et de la structure de la pyramide vide. Je me réapproprie ce lieu sous les coups de mes pinceaux en valeurs et en couleurs. Je vois marcher au loin un surveillant, seul au monde sur cette grande place, je l’envie et je me dis que La Joconde, la Victoire de Samothrace et la Vénus de Milo doivent bien s’amuser seules dans ce musée désert…


Le Centre Pompidou n’a pas encore ré-ouvert au moment où je le peins fin mai. Il est entouré de palissades de chantier multicolores, recouvert d’échafaudages, je prends un plaisir fou à peindre l’entrelacement des structures et des échafaudages. J’ajoute la touche de couleurs, bleu et jaune, de l’affiche de l’exposition de Christo et Jeanne-Claude, pour faire chanter les valeurs colorées. J’ai tellement hâte de la découvrir en imaginant le dernier projet, l’emballage de l’arc de Triomphe, qui aura lieu en 2021 malgré le décès de Christo le 31 mai dernier.


Quasiment deux mois plus tard, les promeneurs et les touristes sont de retour autour de Beaubourg. Ils sont masqués pour la plupart et s’attardent pour assister au petit spectacle de l’acrobate. Après plusieurs minutes d’attente, je le capture au moment où il monte sur son cycle et se met à jongler.
J’esquisse la foule au fur et à mesure qu’elle va et vient. J’essaie d’en saisir l’essence sans décrire chacun des personnages. Pour ne pas boucher ma composition, je garde les immeubles du lointain en réserve ; seule la sky-line est évoquée par l’expression du ciel.
Aujourd’hui, plus aucun lieu n’est désert à Paris même si les foules ne sont pas encore revenues. 

[aquarelles 21x60cm sur carnet aquarelle – ©Marion Rivolier ]