lundi 14 septembre 2020

Au cœur de la forêt …

                 

Tous les jours, je pars en quête de la forêt. Je n’ai jamais réellement peint ce sujet, quelques esquisses rapides ou notes colorées, peut-être… Ici, le sujet est à prendre à bras le corps, les lumières et contre-jours sont extraordinaires, ils emmènent mon esprit dans une divagation poétique, peuplée de Dames Blanches, loups-garous et petits enfants perdus…             
Je marche chaque jour en quête du meilleur point de vue, je travaille la densité des troncs d’arbres, leur enchevêtrement tout en préservant des touches lumineuses et puissantes. Je joue avec des contrastes de valeurs colorées pour accentuer la profondeur des points de vue. Les feuilles se détachent dans un motif répétitif qui donne envie de le reproduire à l’infini. Je rajoute des petites touches de couleurs vives pour faire chanter les contrastes. 

                   

Je suis seule, avec les mouches et les insectes en fond sonore, j’entre en méditation colorée pour saisir ces instants fugaces de lumière magique. J’ai peu de temps car en fin de journée, la lumière évolue très rapidement, je ne dois pas manquer ces stries bleues claires qui zèbrent le chemin doré. 

                      

Je me perds dans l’enchevêtrement des troncs qui me donne le vertige ; mes yeux papillonnent de percées en trouées pour aller chercher ces raies de lumières. Je marque rapidement les stries horizontales, je sais qu’elles sont fugaces. Je jongle entre l’opacité et la transparence des ombres colorées pour accentuer la profondeur. J’aime faire entrer mon pinceau dans le pigment, qu’il s’en charge jusqu’à en étouffer et le voir se diffuser dans l’eau qui n’en fait qu’à sa tête. Laissons-nous surprendre par cette aquarelle incontrôlable et surprenante.

Ne pas tout maîtriser permet de laisser ouverte les portes de l’imaginaire. 
C'est une série qui débute, au fil des jours et des saisons ...

[ aquarelles 36x48cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier ]