dimanche 16 juin 2019

Dessiner Dijon sous toutes les coutures lors de la rencontre Usk Dijon 2019 // part 2 ...


Après le déjeuner, je m’interroge sur la suite; je ne suis pas très intéressée par la réalisation d’un catalogue des maisons, église et hôtels particuliers de Dijon, même si l’architecture est ici exceptionnelle, avec des modénatures et sculptures complexes et raffinées... les autres dessinateurs feront cela très bien. Je recherche un peu de décalage, ou de scénographie dans cette ville. Le parc Darcy et sa fontaine centrale font vibrer la végétation autour, digne d’un jardin botanique. Je joue sur la répétition, les ombres et lumières qui dessinent les éléments sans les décrire ou les enfermer dans une ligne continue.



Après ce bon échauffement, il est temps de s’attaquer à l’ours célèbre de François Pompon. Ne pas le dessiner, le garder en réserve , et surtout essayer de capturer ses courbes un peu étranges. Ce sont les arbres et arbustes, en couleurs et en valeurs qui me permettent de le faire apparaître. Je suis à l’ombre des feuillages pour m’abriter de la chaleur et ils portent ombre sur mon dessin, donc pas simple à gérer ... nous sommes aussi beaucoup sollicités par les passants qui se demandent pourquoi tant de gens dessinent. Ils pensent qu’il y a concours de peinture. Quand on leur répond que c’est une rencontre amicale d’Urban Sketchers et qu’il n’y a rien à gagner, ils restent interloqués... de nos jours, rassembler 350 personnes avec aucun prix à la clé leur semble absurde. Et bien pour nous, c’est ce pourquoi nous le faisons, échange et partage dans la générosité et l’amitié!

Je finis la journée avec le carnet zig zag offert par Hahnemuhle ; je le traite d’un seul geste, le grand panorama du jardin Darcy. Accordéon , pas simple à utiliser ...

Je crois que j’ai bien décalé le propos aujourd’hui, peindre du végétal dans une ville principalement minérale, c’est un pas de côté, non?


Dernier jour, je me concocte un programme extrêmement décalé.
Le matin , c’est la Halle pour le brunch du dimanche que nous croquons sous toutes les coutures. Nous avons la chance d’accéder sur un balcon en hauteur avec une vue sur toute la structure, c’est impressionnant et un peu casse-gueule, quand même... structure de Baltard en bleu avec fanions rose vert blanc et bleu, peu de contrastes à l’intérieur de la halle... puis croquis des croqueurs à la buvette, l’équipe semble ravie.
Ensuite petite trotte pour aller jusqu’au Consortium, centre d’art contemporain . Le bâtiment , un peu perdu, dans un quartier moins clinquant que le centre, est superbe. Sur la base d’un bâtiment années 30, une partie contemporaine a été ajoutée. De grandes baies vitrées de part et d’autre, donnent à ce bâtiment l’illusion qu’il est transparent. L’entrée joue le contraste entre l’opacité et la transparence, le bas-relief géométrique blanc et les vitres qui reflètent les couleurs alentours.
Au centre du patio, un lampadaire plié de Mark Handforth crée un accident dans l’ordre strict de l’architecture.


Je termine la journée sur la rue des Périerres, qui offre une vue sur les voies ferrées avec en arrière plan les bâtiments et églises emblématiques de Dijon dont la silhouette se découpe sur le ciel.
C’est un challenge, mais ça vaut le coup, cette vue est très belle!

Week-end réussi grâce à l’équipe organisatrice, à leur gentillesse et à leur gestion impeccable d’un groupe de 350 personnes!

[ aquarelles 36x48cm sur papier aquarelle ]

mercredi 12 juin 2019

Dessiner Dijon sous toutes les coutures lors de la rencontre Usk Dijon 2019 // part 1 ...


Arrivée à Dijon en fin de matinée pour la rencontre Usk France, le temps de récupérer un sac de goodies à la salle Desvoges , de dire bonjour aux ami.e.s et de déjeuner, je commence à peindre très tard dans le journée. Pas d’échauffement, je commence avec l’église Notre Dame et ses 51 gargouilles. Les ombres et les lumières changent à toute vitesse, il faut rester vigilante. Savez-vous qu’une seule de ces gargouilles grimaçantes est d’origine? Celle en haut à droite, toutes les autres sont tombées et ont été remplacées.


Je suis intriguée par la maison japonaise, je veux absolument la peindre. Elle est un peu dans l’ombre mais je m’y attelle quand même. Je joue avec les rouges, les roses, les ombres et les fenêtres. Les parasols ne sont pas simples à capturer mais c’est eux qui donnent son identité à cette maison.
Ensuite apéro et dîner, sans dessin...


Le samedi, je commence par la maison scénographiée, une grande cour intérieure courbe, offre un véritable théâtre aux visiteurs. La porte bleu est surmontée d’un rideau asymétrique qui donne du dynamisme à l’ordre de l’architecture. Les lions grandeur nature veillent sur cette hôtel particulier. Ce matin, la lumière est superbe, je joue avec les ombres froides et chaudes pour faire vibrer cet espace.



À cinq minutes à pieds, je rejoins le musée des beaux arts, ouvert depuis peu après une rénovation. Les peintures et aquarelles de Yan Pei-Ming sont présentées dans les salles historiques et dans les salles d’exposition temporaire. Dans la grande salle des gisants, trois grands portraits de la mère de l’artiste en noir et blanc font vibrer le lieu d’une énergie toute particulière, à la fois triste mais aussi puissante.

A suivre...

[ aquarelles 36x48cm sur papier aquarelle ]

dimanche 9 juin 2019

Visite de Faber-Castell à Stein / Nuremberg // part 2 ...

[ opéra, aquarelle, 36x48cm sur papier aquarelle ]
Day 2
Je me lève plus tôt car je souhaite aller peindre. Je découvre l’opéra (ancien) et le théâtre (moderne) qui me donnent un beau point de vue. Il y a du vent et il fait frais mais je tiens le coup. Je fais une mise en place simple en jouant sur le rapport du grès rouge et la végétation encore vert pimpant du printemps. La façade vitrée du théâtre permet aussi d’amener quelques tons froids qui font chanter les or et les roses. Mes doigts commencent à se raidir, je dois rejoindre le groupe à l’hôtel. J’aime bien cet échauffement matinal, il permet de connaître un peu la ville à ma manière et d’ensuite suivre le mouvement...
Ce matin, nous allons connaître les secrets des mines. Nous visitons le musée « Die Alte Mine », établi dans l’ancienne usine, le long de la rivière. Il fait sombre, les murs sont noirs et le sol presque glissant tellement il a vu passer des millions de kilos de graphite. Le processus pour obtenir ces mines est très élaboré, et se termine par une étape cruciale à laquelle je n’aurais jamais pensé: la mine est recouverte de cire pour ne pas abîmer le papier lorsqu’on écrit ou que l’on dessine. On passe par le bureau et labo de contrôle du directeur. Il testait la qualité des mines. Puis nous découvrons la partie moderne qui fabrique aujourd’hui les mines de graphite mais aussi de couleurs. J’ai plein de questions sur les mélanges, l’origine des pigments, comment on différencie les Polychromos des Crayons aquarellables Albrecht Dürer, mais pas de réponse, ce n’est pas dans le parcours classique . Bref je voulais voir des montagnes de couleurs mais ce ne sera pas pour cette fois-ci ! Ensuite nous visitons le château, assez beau avec sa partie ancienne et moderne, ses deux salles de bain étonnantes et sa salle de bal impressionnante.

Pour le déjeuner, Kirsten s’est pliée en quatre pour que, celles qui le souhaitent, puissent goûter des Curry Wurst, c’est top!


[ workshop, feutres aquarellables Albrecht Dürer, sur papier aquarelle ]
L’après midi, nous travaillons dans un des ateliers de l’académie. C’est grand, c’est beau, et il y a tout ce qu’il faut pour expérimenter Notamment des boîtes extraordinaires de crayons de couleurs (Polychromos, Albrecht Dürer, Magnus, etc.), et des boîtes de feutre (Watercolors) . Nous avons aussi un beau cadeau sur la table : feutres aquarellables, crayons Magnus et feutres fins Pitt, merci beaucoup, de quoi s’amuser au retour.
Pour me souvenir de toutes les couleurs, je crée un nuancier des feutres et un des Magnus. Ça me sera très utile quand je voudrais acheter de nouvelles couleurs...
Puis je m’attelle à saisir mes collègues artistes en plein travail. Elles sont ravies du résultat, alors je leur demande de signer à côté de leur portrait.

[ workshop, aquarelle, 36x48cm sur papier aquarelle ]
Je termine avec une grande aquarelle de l’atelier où apparaissent Kirsten et Gui, que je n’avais pas encore peints.

Il est temps de dire au-revoir à tout le monde et de prendre un taxi pour l’aéroport.

C’était une belle expérience, avec beaucoup de discussions intéressantes, notamment autour des réseaux sociaux.., qui ne sont évidement pas une fin en soi mais deviennent le gagne pain de quelques artistes influenceurs... une question me trote dans la tête, certains sont-ils artistes ou des influenceurs?

mercredi 5 juin 2019

Visite de Faber-Castell à Stein / Nuremberg // part 1 ...

[ la gare, aquarelle 36x48cm sur papier aquarelle ]
J'ai été invitée par Faber-Castell à Stein en Allemagne.
Je suis arrivée lundi à Nuremberg (Bavière) en fin d’après-midi. Un dîner de rencontre est prévu le soir même. Nous allons dans un joli restaurant japonais Kokoro où je fais connaissance de Carrie d’Autriche, Kasey du Canada, Elfik (Barbie) de Pologne, Joanna Henly de Londres et Ezra de Pékin, Chine. Ainsi que l’équipe chaleureuse de Faber Castell: Kirsten, Gui, Sandra et Julia, qui fera les photo pendant notre séjour.
Nous sommes six artistes femmes mais il paraît que c’est un hasard. Nous sommes très différentes les unes des autres, tant dans notre pratique que dans notre manière d’aborder le métier d’artiste. Je suis la seule Urban Sketchers et je résiste mal à l’envie de peindre le Neues Museum à côté duquel nous dînons. De grandes sculptures sont visibles depuis la façade principale totalement vitrée, c’est impressionnant !
Le dîner terminé, nous rentrons pour être en forme pour les deux prochaines journées.

[Visite de l'usine et museum, crayons aquarellables Albrecht Dürer + encre, sur papier aquarelle ]
Day 1
Notre rendez-vous dans le hall de l’hôtel est à 9h et comme j’ai un peu de temps, je sors vers 8h15 à la recherche d’un premier point de vue à peindre. J’aime la gare, massive, grise et imposante, qui joue dans les mêmes tons que le ciel ce matin. Quelques grues orange se détachent dans le ciel et permettent de donner un peu de couleur à la composition. Je savais que je n’aurais pas vraiment le temps de fignoler, je fais au plus vite mais je dois arrêter et rejoindre rapidement mes collègues.
Nous partons pour Stein, où se trouvent les bureaux, l’usine, le château et l’académie d’art de Faber Castell. Nous rencontrons Lukas qui sera notre guide énergique et cultivé pendant deux jours. Nous commençons par le laboratoire d’encre où sont élaborés les feutres et testées les couleurs. Des tests très poussés permettent d’obtenir une qualité maximale. Puis nous découvrons le processus de fabrication des crayons depuis la plaquette de bois, jusqu’à l’emballage. Toutes ces étapes sont automatisées dans de grandes et longues machines qui font pas mal de bruit. 
Je croque rapidement des bouts d’explication, je note des bribes de phrases, j’aimerais avoir plus de temps pour donner à voir l’espace de l’usine plus clairement. C’est fascinant, ces tas de mines colorées qui s’amoncellent et passent d’une machine à l’autre! Il y a pas mal d’étapes qu’on n’imagine pas, notamment l’attention qui est donnée à la finition du bout du crayon: couleurs, gomme ou taillage... les choix sont grands.
Ensuite nous allons déjeuner, la cantine est dans le château, murs de pierres, sculpture et modénatures sont au programme.


[ workshop, feutres aquarellables Albrecht Dürer, sur papier aquarelle ]
L’après midi, nous allons tester les nouveaux Albrecht Dürer markers aquarellables. La présentation, est précise et concise; nous n’avons qu’une hâte, c’est de les tester. Je débute en croquant mes camardes de jeu. Première (bonne) surprise, les markers ne laissent quasiment aucune marque lorsqu’on ajoute l’eau. Les couleurs sont denses, elle éclaircirent avec l’eau mais on peut les recouvrir d’une ou deux couches pour retrouver l’éclat des couleurs. Pas plus, sinon ça commence à faire un pâté sale. Je ne suis pas encore complètement à l’aise mais je sens qu’il y a beaucoup de possibilités. De plus, la gamme colorée complète est très belle. Carrie dessine des fleurs, Kazey des rats fous, Jo des femmes aux yeux immenses, Ezra s’inspire de la peinture traditionnelle chinoise avec des montagnes et Barbie dessine un bâtiment.
Ensuite, nous partons pour la maison d’Albrecht Dürer dans le centre de Nuremberg. C’est une belle bâtisse avec base en pierres et partie haute en colombages. Les guides sont habillées comme son épouse et racontent son histoire... une des salles présente des copies d’époque de toutes les toiles présentées à l’étranger.
J’aime bien la cuisine et l’atelier de gravure.

[ feutres aquarellables Albrecht Dürer, sur papier aquarelle ]
Puis nous visitons un peu la ville, pittoresque et médiévale, et allons dessiner sur un des ponts au dessus de la rivière Pegnitz, d’où l’on a deux beaux points de vue. Mes collègues s’essayent toutes à travailler sur le vif, ce qui n’est pas leur spécialité et c’est chouette. Je vais peut-être réussir à les convertir à l’Urban Sketching et à capturer sur le vif plutôt que d’après photo!
De mon côté, je vais un peu vite avec les feutres ce qui crée une sorte de gadoue au niveau de la rivière... je ne suis pas contente mais je dois apprivoiser ce nouvel outil et surtout me l’approprier.
Pour finir, je peins une grande aquarelle de la vue du pont suspendu en métal. Le soleil fait enfin sont apparition et nous baigne d’une jolie lumière.
Certaines sont un peu frigorifiées alors nous nous dirigeons, le long des remparts du château, vers le restaurant, Hexenhausle, typiquement franconien (bavarois); bières et saucisses seront au menu!

[ aquarelle 36x48cm sur papier aquarelle ]
... à suivre ...