samedi 26 janvier 2019

Autour des serres du Jardin des Plantes ...


Ma première approche de serres du jardin des Plantes n’est pas vraiment centrée sur ce sujet. En fait ce qui m’a intéressée, c’est la sculpture « Vertebrata » de Quentin Garel qui figure une vertèbre de baleine. Magnifique matière et couleur de rouille qui jouent dans la lumière avec en arrière plan les vitres de la serre et la végétation. C’est ce jeu de relation opaque/transparent et contrastes colorés que j’ai fouillé dans cette aquarelle.


Quelques semaines plus tard, c’est toujours le jeu de transparences qui m’a intéressée lorsque je me suis installée devant la sortie de la serre tropicale. Les reflets roses violacés donnent de la vigueur aux verts du premier plan. Je joue avec une gamme élargie de vert du jaune orangé au brun. Ça permet de faire chanter les contrastes. Je travaille aussi beaucoup avec la réserve, surtout laisser beaucoup de parties non peintes, elles façonnent autant l’espace que les masses et les lignes peintes.


Il fait froid, impossible de peindre dehors mais à l’intérieur de la serre tropicale, il fait chaud et humide . Je choisis la grotte, l’eau de déverse en torrent dans un fracas incessant. C’est vraiment bizarre, j’ai l’impression d’être partie en voyage. Je plonge littéralement dans les verts en tout genre, les motifs et découpes des feuilles, j’essaie de trouver des valeurs malgré la lumière blafarde. J’étouffe, il fait trop chaud… Il y a tellement de végétation que l’on ne voit presque pas l’architecture de la serre.


A l’intérieur de la serre de nouvelle Calédonie, je me lance dans un grand dessin, j’ai envie de garder pas mal de blanc, de ne pas tout remplir. J’aime le rapport entre le dessin des feuillages et la géométrie des lignes noires des baies vitrées. Je peins une grande langue de végétation qui traverse la composition dans un mouvement dynamique. Je joue avec les verts tendres et les ombres violacées. Soudain, j’entends un coup de sifflet : les serres ferment… Je me suis laissée surprendre, je me dépêche de poser les dernières touches de couleurs pour capturer cette fin de journée en Nouvelle Calédonie...

#croiseederegards[ aquarelles sur carnet 21x60cm et feuilles 36x48cm ]

mardi 22 janvier 2019

Dans la Grande Galerie de l’Évolution au museum …


Notre groupe Urban Sketchers Paris organise une rencontre pour dessiner presque chaque semaine. Cela permet de découvrir ou redécouvrir des lieux parisiens. Cette fois-là, nous étions au Jardin des Plantes. J’ai choisi la galerie de l’Évolution du museum national d'Histoire naturelle car j’aime l’ambiance et la scénographie du lieu : la présentation dynamique des animaux et le « spectacle » son et lumières avec ce passage à l’orage qui met dans une atmosphère très particulière.
Je mets en place rapidement la composition, j’aime le jeu des différents motifs des pelages des girafes et des zèbres. Les lumières sont changeantes, je dois en bloquer une et ne pas toutes les mélanger… Encore une fois, je suis interrompue par un gardien et je dois remplacer mon pinceau et mon pot d’eau par un pinceau à réservoir (« shittybrush ») ; mais j’utilise aussi un pinceau à encre noire pour traiter le fond. J’essaie de garder ma précision et rapidité habituelles mais ce n’est pas simple avec un mauvais outil.


Pour l’aquarelle suivante, je décide de peindre une vue plongeante sur le troupeau de bêtes. J’ai récupéré mon pinceau et je le fais virevolter pour capturer la dynamique de la composition spatiale, les ombres tranchées, les motifs des pelages, et les lumières colorées.

[aquarelle 21x60cm sur carnet aquarelle Hahnemühle ]



Je termine la journée, installée à la cafétéria (personne ne viendra m’embêter avec l’eau, non?) pour croquer rapidement l’éléphant dans la lumière mouvante. Le gris de son pelage passe de l’ocre au violet en une poignée de minutes. J’aime être obligée de faire une choix de couleur ou de valeur dans la seconde car pendant la suivante, cela aura changé. L’aquarelle est une prise de risque permanent, elle oblige à prendre des décisions, à se tromper, à s’embourber et parfois, à découvrir de nouveaux gestes. C’est passionnant !

[aquarelle 32x24cm sur papier aquarelle ]

jeudi 17 janvier 2019

Plonger dans la peinture avec Picasso ...


Après avoir visité l’expo « Picasso. Bleu et rose » au musée d’Orsay, j’ai eu envie de voir « Chefs-d’œuvre ! » au musée Picasso. Ceci en sachant qu’il n’y aurait pas les plus grands chefs d’œuvres ("Demoiselles d’Avignon", "Guernica") car ces œuvres ne voyagent pas. L’exposition, plutôt chronologique, s’interroge sur la question du chef d’œuvre. Quelles sont les grandes inventions de Picasso ? Comment jalonnent-elles son parcours artistique ? On traverse donc les « Arlequins », les « Trois Baigneuses » réunies de manière exceptionnelle, la « Danse » de la Tate Modern, des sculptures, la Chèvres, des collages, découpages et inventions formelles. J’ai déjà vu beaucoup d’entre elles mais c’est toujours une découverte, tant d’inventions, de recherches, de remise en jeu de sa réussite artistique, c’est passionnant.
Je me suis installée dans une des salles, consacrée à la sculpture avec un agrandissement d’une photographie de Picasso sur le seuil de sa maison, comme décor. J’aimais l’idée de travailler sur le rapport entre l’espace réel et la reproduction. Comment le traiter en aquarelle ? Mais seulement au bout de 2/3 minutes, j’ai été interrompue par le gardien, eau et aquarelle interdites. J’ai continué quelques minutes de plus au pinceau à réservoir mais il m’a, à nouveau, arrêtée. J’ai dû terminer au stylo plume et crayons aquarellables...


Je venais de passer une demie heure à peindre au sous-sol là très belle exposition "Picasso-Rutault, Grand écart". Rutault a arrêté de peindre de manière traditionnelle le jour de la mort de Picasso en 1973. Il a mis en place des protocoles qui permettent de créer et renouveler son œuvre. Je me suis plongée avec délectation dans la masse de peinture jaune !

[ aquarelles 21x60cm sur carnet aquarelle Hahnemühle  ]

samedi 12 janvier 2019

Au coeur des toiles d'araignée au Palais de Tokyo ...


Pour continuer dans l'idée de l'entrelacement, j'ai visité la superbe carte Blanche "On Air" à Tomás Saraceno au Palais de Tokyo. Époustouflante!
C'est une exposition qui mêle l'art, la science, la géologie, le développement durable, l'autonomie énergétique et la beauté plastique... et bien sûr, les araignées qui sont les reines de la présentation, avec leurs toiles extraordinaires qui dessinent des motifs variés. Le visiteur est aussi un acteur, un musicien de cette Jam Session géante.

BLANC // NOIR
LUMIERE // OBSCURITÉ

telles sont les ambiances fortes et contrastées que l'on traverse dans notre déambulation. Les toiles d'araignée en fils tendus de la première aquarelle sont les cordes de dizaines de harpes. Le visiteur joue avec et produit des sons qui, ensemble, créent une partition. J'ai suggéré la présence des personnages se déplaçant à pas feutré entre les fils, ils sont comme des fantômes.


Dans l'autre aquarelle, les visiteurs sont des ombres. Je peins dans l'obscurité, je ne vois presque rien alors je me concentre sur les rapports puissants d'ombre et de lumière, ombres propres, reflets, miroitements et ombres portées.
L'espace est incroyable, on plonge dans un autre monde.

#croiseederegards
[ aquarelle 21x60cm sur carnet aquarelle Hahnemühle ]

mardi 8 janvier 2019

Eclats d'or à travers la pyramide du Louvre ...


Jusqu'en février 2019, c'est la saison Japonismes 2018 pour fêter les 160 ans de relations diplomatiques  entre la France et le Japon. Des expositions, spectacles, installations se déploient dans les différentes institutions parisiennes. Après l'exposition Fukami à l'Hôtel Rotschild et l'installation Furoshiki sur le parvis de l'Hôtel de Ville, j'ai peint "Throne" de KOHEI NAWA sous la pyramide du musée du Louvre. C'est une sculpture monumentale mêlant les techniques ancestrales de la dorure à la feuille d'or à la technologie la plus récente, l'impression 3D.
La première aquarelle est peinte depuis l'intérieur de la pyramide alors que la deuxième est une découverte de l'oeuvre à travers la façade vitrée. J'étais intéressée par le rapport entre cet or éclatant et le calepinage régulier et puissant de la structure de la pyramide vitrée. J'ai joué avec cet enchevêtrement de lignes, telles une toile d'araignée dont on ne peut pas se sortir. Le Throne est comme emprisonné dans cet écrin!


#croiseederegards
[aquarelle 21x60cm sur carnet aquarelle Hahnemühle ]

jeudi 3 janvier 2019

Belle année 2019! ....


Je vous souhaite une très belle année 2019!
Couleurs
Lumière
Mouvement
Projets
Partage
Persévérance
Travail
Engagement

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mardi 1 janvier 2019

Scintillement et féerie pour dire au-revoir à 2018! ...


Je n'aime pas particulièrement les décorations de Noël mais je ne peux pas résister au plaisir de peindre les installations "géantes" sous la coupole des Galeries Lafayettes pour les fêtes. Cette année, ils ont installé une passerelle au-dessus du vide pour se faire photographier au plus près du sapin. C'est vertigineux! Evidemment, il y a une longue file d'attente. De toute façon, il sera impossible d'aller peindre sur la passerelle alors je me réfugie au café où la place et le temps sont comptés.
Vite, vite, je me dépêche de capturer les centaines de points lumineux, les lettrages suspendus et les boules scintillantes. Ce n'est pas une mince affaire mais cela m'amuse beaucoup.


Au Bon Marché, c'est une forêt suspendue sous les verrières qui émerveille les clients. C'est simple mais vraiment très beau et poétique. J'essaie de garder en réserve les points lumineux des leds sur les sapins sans peindre dans le détail pour ne pas figer la composition. Mon œil et ma main virevoltent entre les sapins, les couleurs se posent en touches rapides sur le papier.

Belle fin d'année à tous!

#croiseederegards
[aquarelles 21x60cm sur carnet aquarelle Hahnemühle ]