samedi 29 avril 2023

Chronique de manifs contre #reformeretraites…


Ce jeudi 23 mars 2023, je peins au cœur de la manif’ dans le cortège des travailleureuses de l’art et des étudiant.e.s en art. Ça fait du bien de sentir le feu brûlant de la colère contre l’injustice sociale et climatique. Ensemble, nous sommes forts et nous voulons le retrait de la #reformedesretraites et une considération des enjeux climatiques par le gouvernement.



Je rencontre les participant.e.s de l’AG travailleureuses de l’art rencontré.e.s quelques jours auparavant, je peins en marchant, je tombe sur le saxophoniste déjà croisé vers place d’Italie il y a quelques semaines. A quelques mètres, c’est alexandra ma cousine que je vois traversant la foule. Au fil du temps, même si la foule est dense, on croise toujours quelqu’un.e que l’on connaît et avec qui on peut échanger.

This Thursday, March 23, 2023, I am painting at the heart of the demonstration in the procession of art workers and art students. It feels good to feel the burning fire of anger against social and climate injustice. Together, we are strong and we want the withdrawal of the #reformedesretraites and a consideration of climate issues by the government.


11ème journée de grèves et de manifs contre la réforme des retraites / sur le vif.
Trop de monde pour rejoindre le cortège des travailleureuses de l’art et des écoles d’art mais ce qui compte, c’est d’être là, non?
On ne lâche rien
Depuis Invalides jusqu’à Montparnasse, j’ai picoré ici et là, des slogans, de l’énergie, de la colère, des revendications pas toutes similaires, des banderoles et des sourires. J’ai récupéré les super tracts de Formes de luttes ainsi qu’une sucette goût carambar, merci mesdames pour ce cadeau !

11th day of strikes and demonstrations against pension reform / on the go.
Too many people to join the procession of art workers and art schools but what matters is to be there, right?
We don't give up
From Invalides to Montparnasse, I pecked here and there, slogans, energy, anger, not all similar demands, banners and smiles. I picked up the great Shapes of Struggle leaflets as well as a carambar-flavoured lollipop, thank you ladies for this gift!


 Jeudi 13 avril, c'est à Biars que je croque la manif contre la #reformedesretraites avec l'équipe du Lieu Commun. Je retrouve des visiteurs de l'expo, je croise la journaliste de Decibel FM et celui de Rural TV, après ces interviews, c'est le "64" et le "49.3" qui sont brûlés au centre du rond point principal
#contrereformedesretraites
#surlevif
#uskparis

[ encre sur carnet 21x60cm / aquarelles 30x40cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier ]

lundi 24 avril 2023

Création au musée à la cité de l'architecture ...


La Cité de l’architecture et du patrimoine a proposé à Urban Sketchers Paris d’organiser un événement lors du printemps du dessin dans la musée. J’ai proposé d’inviter 5 autres dessinateurices qui dessineraient pendant tout l’après-midi les musicien.n.e.s et danseur.ses du conservatoire de Boulogne.


Les trois musiciens habitent cet espace que je n’avais jamais vraiment regardé. J’ai aujourd’hui l’impression d’être à Florence, sous le balcon de Roméo et Juliette. Le temps est comme suspendu à leur souffle, les visiteurs écoutent, les dessinateurs s’affairent sur leurs carnets, la mélodie m’emmène dans un plaisir d’aller chercher des détails décoratifs que je n’ai pas d’habitude.


Je connais assez bien les lieux pour y avoir donné quelques stages et y avoir peint souvent. Pourtant, ce jour-là, j’ai eu l’impression de le découvrir sous un autre jour… La lumière y est douce et les danseuses me poussent à aller m’installer dans un endroit que je n’ai pas encore dessiné. Elles et il virevoltent, parfois de manière un peu maladroite, la peur de glisser peut-être sur un sol qui n’est pas vraiment fait pour danser ? Mais toujours avec grâce et envie, j’essaie de capter cette fugace innocence dans ces mouvements qui sont achevés aussi vite qu’ils ont commencés…


[ aquarelles 30x40cm sur papier aquarelle + création de l’affiche pour Urban Sketchers Paris – ©Marion Rivolier ]

dimanche 16 avril 2023

Porto Novo, on y habite, on y dessine ...


Au bord du goudron, juste avant la tombée de la nuit, j’ai jeté couleur, atmosphère et ambiance humide sur la double page de papier. Les Porto-Noviennes adorent s’apprêter et sortir en fin de journée. Les zems les emmènent à l’autre bout de la ville sans que la poussière de l’harmattan ne gâche leur parure.
Ce croisement est celui qui mène au centre culturel Ouadada. L’indication pour le trouver est : « tu quittes le goudron, et tu prends la piste à droite juste devant l’école Les Jambettes, le grand bâtiment rose… »


Le jardin des plantes et de la nature, JPN, est en effervescence. Farouk a installé le gradin dont il m’a parlé la veille. Il est scénographe et conçoit avec Gérard Bassalé l’installation du JPN notamment la scène. Il y aussi l’ébauche d'une tata somba à l’échelle 1, qui sera visitable.
Je me ballade, j’observe, je m’imprègne de l’atmosphère de cette ancienne forêt sacrée; les arbres sont magnifiques certains centenaires. Gérard a tout fait nettoyer et il y a un jardin des plantes médicales et cultuelles Vodun.
Je prépare mon atelier, je dessine, je peins, j’essaie de créer un atelier qui pourra convenir à tous les niveaux. On n’a pas encore lancé les inscriptions mais ça devrait se remplir. Inch allah comme on dit ici

L’équipe de stagiaires de Ouadada commence à travailler sur la com et à filmer et photographier pour les sujets à venir. Je serai leur 1er cobaye. Transpirante et bouffée par les moustiques, on fera une vidéo épique où je peins et parle en même temps pour tenter d'oublier que je suis filmée. Cela se terminera en fou rire.

#portonovo
#backtobenin
#surlevif #exhibition #contemporarywatercolor #onthego #drawing #sketching #travelbook

[ aquarelles 40x30cm et 24x32cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier ]

lundi 10 avril 2023

Le 10 janvier, la fête du Vodun à Malanhoui, Porto Novo, Bénin ...


Nous partons en mini bus pour Malanhoui. La route est poussiéreuse, une piste faite d’ornières. Nous perdons la route, faisons demi-tour et restons embourbés. La matinée commence bien!
Quelques minutes après, nous arrivons sur une grande prairie pleine de monde, des voduns et des adeptes. Le public arrive au fur et à mesure. Je commence à dessiner debout, je suis entourée de dizaines de personnes, des adultes et des enfants, devant et derrière moi, partout …
Les adeptes vont et viennent. Des chants, des percussions, des danses s’enchaînent. Ils font le tour des grandes tentes. Les voduns sont exposés, les gens se prosternent.

Je repère un promontoire avec une statue. J’y trouve une formidable vue sur l’ensemble du dispositif. La foule est dense, les gens bougent, les voduns circulent, les adeptes dansent et entrent en transe, ils poussent tout le monde. Un chef de culte s’attarde pour discuter avec moi, il me conseille de peindre la terre en rouge, c’est la référence des plumes rouge du Vodun …
Je sue à grosses gouttes, je dégouline, je ne peux pas rester en plein soleil, je dois trouver de l’ombre.

[Photographie Luc Raimbault]

mercredi 5 avril 2023

Back to Benin exposé au centre culturel Ouadada, Porto Novo, Bénin ...


Exposer mon travail d’artiste au Bénin était un rêve qui a poussé au fur et à mesure de l’avancement des projets de musées. Dessiner pour observer, analyser, s’imprégner et tenter de comprendre un peu le Bénin, son histoire, et ses arts.
Lorsque le Porto No Mad m’a proposé d’être l’artiste phare du festival 2023, je n’ai pas hésité. Arrivée une bonne semaine avant le début, j’ai commencé par l’accrochage de mes panneaux à Ouadada. Le centre culturel Ouadada est un lieu polyvalent qui organise et reçoit des concerts, expositions, conférences mais c’est aussi un restaurant et un hôtel. C’est un havre de paix, on s’y sent bien immédiatement car on est très généreusement reçu par Gérard et Hélène Bassalé et leur équipe.

C'est le début de l’accrochage, Gérard m’a donne une équipe d’une dizaine de jeunes. Je comprends rapidement qu'elles.ils sont très attentiv.e.s et intéress.é.e.s et que je peux leur proposer une mini formation accrochage scéno. On commence par trier et choisir l’ordre de l’accrochage. Cette ligne de récit doit se développer comme un grand carnet panoramique qui fait le tour du patio.
Cette première journée ressemblera aux suivantes, travailler longtemps, parler, discuter, et terminer l’installation à la nuit largement tombée… épuisée, transpirante et humide .


Le temps est élastique ici … on le sait. A la maison Ahuandjinou, je sais que l’on a que 2 heures de jour pour l'accrochage et qu'ensuite il faudra de la lumière donc je commence à la demander maintenant… chercher les branchement et les éclairages ne sera pas une mince affaire. Les murs ne sont pas droits on mesure et on marque tout mais il faut vérifier au fur et à mesure du perçage et de l’accrochage que l’on reste rectiligne. Cela prend du temps et la nuit tombe… on n’y voit plus rien. Ils finissent par nous apporter un éclairage de concert qui change tout le temps, du violet au vert, au rouge au bleu, ça va être compliqué … la soirée va être longue… comment accrocher droit quand la lumière est mouvante ? Heureusement que les musiciens ont prévu les béninoises* ! Cela permet de prendre la situation un peu plus à la légère. 


Le soir du vernissage de l'expo, le 11 janvier, je fais un tour en commentant les planches au public; exercice pas simple … puis il y a la rencontre débat c’est aussi une première pour moi. J’essaie de ne pas oublier de dire les choses importantes, le rapport aux artiste,s l’importance de la restitution des 26 oeuvres, le travail fait en commun … ensuite il est temps de profiter du moment et des invités. Ils sont nombreux et cela me touche. On terminera bien tard au sodabi arrangé…
 

J'ai offert deux ateliers de dessin lors du festival.
Notre première attitude celle de s’asseoir par terre surprend tout le monde . Ce n’est pas commun de dessiner sur le vif. Ne plus penser à soi et être connecté avec le sujet. Les exercices s’enchaînent, regarder, analyser, explorer le matériel, croquer les arbres, mélanger des couleurs, exprimer le lieu en larges taches colorées, j’essaie de leur donner quelques clés pour dessiner sur le motif.  J’ai envie de raconter plein de choses mais le temps manque. À la fin de la séance, la mise en commun des dessins est très constructive avec une réflexion poussée des artistes.

* les béninoises : bières légères