mercredi 5 avril 2023

Back to Benin exposé au centre culturel Ouadada, Porto Novo, Bénin ...


Exposer mon travail d’artiste au Bénin était un rêve qui a poussé au fur et à mesure de l’avancement des projets de musées. Dessiner pour observer, analyser, s’imprégner et tenter de comprendre un peu le Bénin, son histoire, et ses arts.
Lorsque le Porto No Mad m’a proposé d’être l’artiste phare du festival 2023, je n’ai pas hésité. Arrivée une bonne semaine avant le début, j’ai commencé par l’accrochage de mes panneaux à Ouadada. Le centre culturel Ouadada est un lieu polyvalent qui organise et reçoit des concerts, expositions, conférences mais c’est aussi un restaurant et un hôtel. C’est un havre de paix, on s’y sent bien immédiatement car on est très généreusement reçu par Gérard et Hélène Bassalé et leur équipe.

C'est le début de l’accrochage, Gérard m’a donne une équipe d’une dizaine de jeunes. Je comprends rapidement qu'elles.ils sont très attentiv.e.s et intéress.é.e.s et que je peux leur proposer une mini formation accrochage scéno. On commence par trier et choisir l’ordre de l’accrochage. Cette ligne de récit doit se développer comme un grand carnet panoramique qui fait le tour du patio.
Cette première journée ressemblera aux suivantes, travailler longtemps, parler, discuter, et terminer l’installation à la nuit largement tombée… épuisée, transpirante et humide .


Le temps est élastique ici … on le sait. A la maison Ahuandjinou, je sais que l’on a que 2 heures de jour pour l'accrochage et qu'ensuite il faudra de la lumière donc je commence à la demander maintenant… chercher les branchement et les éclairages ne sera pas une mince affaire. Les murs ne sont pas droits on mesure et on marque tout mais il faut vérifier au fur et à mesure du perçage et de l’accrochage que l’on reste rectiligne. Cela prend du temps et la nuit tombe… on n’y voit plus rien. Ils finissent par nous apporter un éclairage de concert qui change tout le temps, du violet au vert, au rouge au bleu, ça va être compliqué … la soirée va être longue… comment accrocher droit quand la lumière est mouvante ? Heureusement que les musiciens ont prévu les béninoises* ! Cela permet de prendre la situation un peu plus à la légère. 


Le soir du vernissage de l'expo, le 11 janvier, je fais un tour en commentant les planches au public; exercice pas simple … puis il y a la rencontre débat c’est aussi une première pour moi. J’essaie de ne pas oublier de dire les choses importantes, le rapport aux artiste,s l’importance de la restitution des 26 oeuvres, le travail fait en commun … ensuite il est temps de profiter du moment et des invités. Ils sont nombreux et cela me touche. On terminera bien tard au sodabi arrangé…
 

J'ai offert deux ateliers de dessin lors du festival.
Notre première attitude celle de s’asseoir par terre surprend tout le monde . Ce n’est pas commun de dessiner sur le vif. Ne plus penser à soi et être connecté avec le sujet. Les exercices s’enchaînent, regarder, analyser, explorer le matériel, croquer les arbres, mélanger des couleurs, exprimer le lieu en larges taches colorées, j’essaie de leur donner quelques clés pour dessiner sur le motif.  J’ai envie de raconter plein de choses mais le temps manque. À la fin de la séance, la mise en commun des dessins est très constructive avec une réflexion poussée des artistes.

* les béninoises : bières légères