vendredi 16 août 2019

Entre ciel et eau pour le 10ème Symposium Usk à Amsterdam / part 2


Day 6 : retour à une certaine tranquillité
Je rencontre enfin Christine près du Rijksmuseum pour capturer la quiétude d’une bâtisse victorienne au bord du canal, je crois que ce seront mes derniers reflets dans l’eau ... c’est beau et fascinant mais il faut lâcher prise et retrouver mes sujets de prédilection !



Depuis des jours, on me parle des araignées de Louise Bourgeois dans les jardins du Rijksmuseum, je les découvre enfin, elles sont magnifiques. J’adore les voir les unes à côté des autres, cela donne une autre dimension à ces jardins soignés et bucoliques... elles règnent en maîtresses puissantes et impressionnantes sur ce lieu. J’ai juste le temps de capturer l’une d’entre elles avant quelques gouttes de pluie. Comme cela je ne serai pas restée trop longtemps sur cette aquarelle au risque d’en perdre la force. Savoir quand s’arrêter est une des phases les plus difficiles dans la peinture!



Je termine la soirée avec Ben Luk et Caroline Fidelaire (notre ange gardien qui a veillé sur nous-tous- pendant tout le séjour ). Ils m’initient au Food sketch, l’une de leur spécialité. Ils faut de grandes qualités pour cela: être patient, car tout le monde doit avoir terminé son dessin avant de commencer à manger ; choisir un plat froid, comme les sushis par exemple, car cela empêche la déception quand on doit manger froid, connaître par cœur ses couleurs (!) et ses mélanges car la lumière chaude de l’éclairage rougit tout, et savoir parler « bouffe », comme tous les français !

Merci à eux deux, très chouette moment de Food & Draw.



Day 7 : sculpture day
Back to basics: Van Gogh museum et Art Zuid, je vais me régaler ente peinture et sculpture toute la journée même si pour cela je vais marcher des kilomètres !
Je commence par « Ode to the Wilderness », de Jantien Mook, cochon volant en pastilles d’acier corten qui s’envole au dessus du Muséum plain, et de l’opéra que l’on devine au lointain. C’est un bon échauffement sur le thème, comment exprimer l’essence d’un objet sans le décrire complètement. Ainsi le challenge est de peindre assez de pastilles pour qu’on comprenne le principe de la sculpture tout en évoquant sa fragilité et sa puissance dans la belle lumière du matin. Si on dessine toutes les pastilles, on risque de perdre l’énergie ... faire des choix, c’est le plus important.

Je découvre le Van Gogh Museum avec des crayons aquarellables et mon stylo plume (je ne tente pas l’aquarelle, je suis trop fatiguée pour me battre avec des gardiens aux consignes absurdes...) Finalement, c’est assez amusant de rechercher la touche de pinceau de Van Gogh avec ces crayons. Le musée est centré sur la vie du peintre, sur sa souffrance et se descente aux enfers jusqu’au suicide. Je ne sais pas si c’est parce que je suis fatiguée mais ça me touche, j’en ai presque les larmes au yeux... le destin est cruel, il a travaillé comme un fou toute sa vie, il a révolutionné la peinture, il est mort dans la misère et maintenant ses tableaux se vendent à prix d’or et sont dans tous les musées du monde...

Sa touche est sublime, elle vous transporte et ses couleurs puissantes racontent le monde autrement.



Je m’engage maintenant dans le parcours Art Zuid, 80 sculptures présentées en plein air. J’essaie de tout parcourir. Au bout de Minervalaan, il y a « Animaris Longus » de Theo Jansen, sculpture mécanique que l’on peut voir s’animer si on a de la chance. Ici, elle est suspendue et je m’amuse à jouer avec les pleins les vides les percées et les découvertes du décor à l’arrière plan. C’est un exercice entre le masochisme et la méditation mais j’adore cela; cela demande une grande attention à son sujet.



Au bout de la troisième branche du parcours, c’est un magnifique ruban en acier corten qui s’élève vers le ciel. Je joue entre les différents plans et les couleurs chaudes et froides pour donner à voir ce majestueux ruban.