dimanche 23 décembre 2018

Mon premier voyage au Bénin - Cotonou > Ouidah / partie 2 ...


Jour 3
Je souhaite visiter Ouidah, être si proche de cette ville importante dans l’histoire de l’esclavage au Bénin et ne pas pouvoir la découvrir, serait dommage. Trouver un chauffeur prend un peu de temps... Je le passe en peignant les allers et venues des gens dans l’hôtel. Tout le monde travaille ; téléphone portables, ordinateur, conf-call, c’est un fourmillement incessant.
Finalement, Augustin arrive avec la voiture et l’équipe, nous nous serrons les uns contre les autres. Le ciel est gris, il y a quelques averses et l’autoroute est luisante. Les bordures des routes sont pleines de commerces de tous types. Sur la route c’est le slalom entre les voitures, les mobylettes et moto-taxi, aux chauffeurs en tee-shirt jaune.



En arrivant vers Ouidah, la terre change de couleur, elle devient rouge-orangé. Les maisons sont colorées, jaune, rouge, orange, bleu, une gamme d’ocres et de terres se déploie à l’infini. Certaines villas et maisons sont de style afro-brésilien, style architectural des Agudas, esclaves affranchis ou esclaves déportés suite aux révoltes au Brésil. Nous commençons par la visite de la fondation Zinsou dans la magnifique Villa Ajavon (1922) qui propose de l’art contemporain gratuitement Avec notre guide, souriant et attentif, nous découvrons le travail de Pauline Guerrier, artiste française qui a passé 3 mois en résidence. Il fait une chaleur à crever, mais les fenêtres de la maison sont ouvertes et l’air circule. Ah oui j’oubliais, nous avons commandé notre repas avant la visite et avons ensuite mangé dans le salon du rez-de-chaussée. Les meubles sont recouverts de tissus aux motifs et couleurs riches et variées. Je peints la vue à travers les fenêtres à l’encadrement sombre. Je travaille avec une gamme de rouge-orange-doré avec des touches de vert qui font chanter les harmonies colorées.
Nous partons vers le Fort Portugais, musée d’histoire de Ouidah et de l’esclavage au Bénin. Notre guide nous raconte l’histoire de manière un peu approximative, nous passons de salles en salles, les objets sont dans des vitrines poussiéreuses, les reproductions, photos, dessins, gravures ont jauni au fil du temps.
Je sue à grosses gouttes... il fait vraiment chaud.
Nous suivons maintenant la Route des Esclaves, scandée par les sculptures en ciment de Cyprien Tokoudagba, je découvre la lagune. C’est magnifique. Sur la plage, c’est la Porte du Non-Retour, une fois passée, les esclaves étaient embarqués dans des pirogues pour rejoindre les navires qui allaient les déporter. Ces différents monuments sont des lieux de recueillement pour les descendants des esclaves.
L’océan est fougueux, je comprends que personnes ne se baigne…
Les lumières sont sublimes, des gris colorés, des ocres, des orange et le bleu-vert de l’eau.



On ne peut rester plus longtemps, il faut reprendre la route. A l’entrée de Cotonou, un petit épisode désagréable dans une station essence nous oblige à y rester une heure, j’en profite pour croquer rapidement l’instant, la nuit tombe, à la fin je ne vois plus grand chose...
Passage par la villa avant de partir (à pied) dîner chez les architectes.
Le croissant de lune est à l’horizontale, proche de l’équateur, on change de perspective !
A suivre...