Marcher, pédaler, les yeux ouverts, le nez au vent, les sens en éveil, ce sont les seules choses qui nous restent pour éprouver des sensations et apprendre du monde. Je redécouvre les rues de Paris, que je connais depuis toujours, en y cherchant des choses à apprendre et à peindre.
La période transitoire entre l’hiver et le printemps propose des lumières rasantes qui font scintiller les éléments naturels : eau, arbres, branchages, etc.
Éblouie par l’éclat du soleil sur l’eau, je pose mon vélo et je m’installe face au contre-jour. Les arbres se découpent en contraste maximal. Je travaille en contrastes de valeurs colorées pour aller à l’essentiel sans boucher la composition. Je me laisse guider par le flux de l’eau. Je peins rapidement pour garder cet instant magique.
Le lendemain, c’est la composition offerte par la grande allée du cimetière du Père Lachaise qui me pousse à la peindre. Cet entremêlement de branches m’offre une belle méditation en gris colorés. Ainsi ce sont les sujets qui me choisissent et non l’inverse. Lorsque je traverse un lieu, si j’en vois la peinture au premier regard, c’est que je dois le peindre.
Au parc de la Villette, le jardin des miroirs me propose un jeu de cache-cache avec la réalité : on ne sait plus ce qui est l’arbre, son reflet ou sa peinture… Je me perds dans ces différentes couches de réalité modifiée, saupoudrées de touches printanières de vert acide.
[ aquarelles 40x30cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier ]