mardi 30 août 2022

Quelle idée d’aller à Nice au milieu du mois d’août ? Part 1 …




Quelle idée m’est venue de proposer un stage d’aquarelle à Nice au milieu de mois d’août ? Quand j’y repense, c’est complètement taré… la chaleur, les touristes, les prix, la lumière écrasante et j’avais oublié le risque d’orages. Et bien, on a tout eu !
Entre repérages et journées de stage, j’ai rempli quelques vides avec mes couleurs.
La maison de Matisse, devenue musée me fait rêver au temps où l’artiste ouvrait les baies vitrées pour peindre directement le paysage face à lui. La lumière y est belle et la colline offre une vue très large. D’ailleurs celle que l’on a du monastère de Cimiez est superbe. Et quand l’orage s’approche, le lointain devient violet; une démonstration parfaite des plans successifs de l’espace.



Jouer avec les flux, les nuages mouvants, l’eau qui clapote ou qui jaillit, les personnages en mouvements, est un de mes sujets favoris. Au bord de la Méditerranée, sur ces galets détestés qui broient mes plantes de pied, je dépose les uns après les autres, ces corps rentrants péniblement dans l’eau ou se jetant d’un coup pour éviter de s’abîmer les pieds. Ensuite, ils flottent longtemps dans des bouées ou sur des matelas en plastique.

               

Les jets d’eau de la promenade du Paillon sont une véritable attraction. Les enfants y restent des heures. La composition végétale, qui sculpte les bâtiments aux couleurs chaudes à l’arrière, forme un véritable fond de décor à cette scène de spectacle. Les cris, les rires, la musique, les jets d’eau, tout participe à créer une ambiance joyeuse. Je dois juste demander au petit qui est assis sur le jet d’eau d’éviter de le diriger sur mon aquarelle …



Et puis, il se met à pleuvoir, très fort; je vais faire une démo depuis la place Massena sous les arcades, sous la pluie battante. Les éléments structurants sont là mais ils sont comme éteints, comme si on avait oublié d’allumer la lumière. Je pose les grandes masses puis les ombres, je capture la pluie qui ruisselle sur le sol en damiers, je vais vite, comme je dis, le ciel n’attend pas, il change sans cesse !



Mais ce ciel est sublime, son ton violacé fait vibrer le rouge si particulier des bâtiments. La sculpture de Bernar Venet tranche le paysage en deux. De manière radicale et définitive. C’est dans ce ciel qu’elle est la plus belle, avec son écrin végétal en arrière-plan.

[ aquarelles 40x30cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier ]