mercredi 10 février 2021

Formation à la désobéissance civile ...



Il y a quelques semaines, j’ai assisté à une formation à la désobéissance civile en partenariat avec Extinction Rebellion Île de France. Je continue à travailler sur cette série autour de l’urgence climatique : j’assiste à des manifestations, des actions ou des conférences sur le sujet, notamment sur la prise en compte de l’état d’urgence dans nos métiers autour de la création. Allez jeter un œil sur le manifeste des Rad!cales qui s’est créé il y a un an



Tout le monde s’installe, il y a pas mal de femmes, tous les âges mais peu de mixité sociale, il me semble, même si il est difficile de se rendre compte car tout le monde est masqué. Le formateur se présente et je me souviens que je l’ai déjà rencontré lors des RIO d’octobre 2020. Il rappelle les fondamentaux de l’urgence climatique (on n’a plus le temps...) et nous explique que la désobéissance civile peut être un des leviers pour faire prendre conscience de l’urgence tant aux gouvernements qu’au public lambda. Grâce à un exercice mobile, il nous fait réfléchir sur la notion de violence (est-ce que cette action est violente pour moi et/ou pour les autres? Est-ce qu’elle dégrade les lieux et les objets?). Ainsi, il nous fait comprendre que les actions de Extinction Rebellion se font toujours à visage découvert (pas d’action clandestine et masquée), en énonçant clairement le sens de l’action et les revendications, tout cela en étant non violent. 



Après nous avoir expliqué le déroulé d’une action et les différents rôles de chacun, il nous propose d’en concevoir et « réaliser » une et de nous confronter à nos « adversaires » (patron, commercial, policier et/ou gendarme) pour mieux les connaître et réagir correctement. C’est intéressant de comprendre comment on se passe la parole dans ce type de groupe (non violence aussi et respect des autres, pas de prise de « tête» par l’une ou l’autre), le système est horizontal. Pas de chef, les décisions sont collégiales. Pendant l’action on se rend compte qu’on a oublié de parler (et décider) de beaucoup de points, résultat on n’est pas d’accord et on se fait embarquer par la police ! Même moi alors que d’habitude j’arrive à me positionner en dehors de la ligne critique... 



L’après-midi, on travaille sur les attitudes à adopter vis-à-vis des forces de l’ordre notamment lors des actions de blocage (blocage avec les corps eux-mêmes, tortue, petit train ou avec des objets, type tubes ou pots lestés, etc.)
On doit garder en permanence une attitude physique et verbale non violente. Les anges gardiens peuvent nous y aider. 



Lors du dernier exercice, on se retrouve au commissariat, c’est ainsi très clair de comprendre ce qu’il faut faire en cas de vérification d’identité puis de garde à vue quand ont y a assisté sous forme de jeu de rôles.
Par contre cette partie juridique est toujours aussi flippante. Je ne souhaite (vraiment) pas aller jusqu’à la garde à vue... 

La journée a été longue et intense, on termine en buvant une bière dans la rue, au froid, comme c’est le cas depuis plusieurs semaines ! 
...

Last Saturday, I went to draw a training course in civil disobedience with my two sketchers friends. We reviewed the fundamentals, consensus, non-violence, open-face actions, etc.
It was exciting, when is the next action?
It’s very interesting to learn and to meet this new way of fight for the climate and for a different world.

[ aquarelles 30x40cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2021 ]

Pour compléter cet article, voici le :
LE MANIFESTE les désobéissants 
Bonjour à tous, Nous sommes un certain nombre à penser que la situation inquiétante de notre planète nous impose de retrouver le chemin de formes d’action et de lutte plus efficaces et plus radicales. Nous croyons que la réalité des rapports de force que nous subissons en matière de nucléaire civil et militaire, de protection de l’environnement contre les pratiques de certaines multinationales, de mondialisation de l’injustice sociale, etc. exigent de renouer avec une culture de la désobéissance civile/civique, de l’action directe non-violente, du refus radical et ludique.

Conscients des limites liées aux modes traditionnels de mobilisation (pétitions, manifestations…), qui ne nous valent que de trop rares victoires, et n’attirent plus guère les nouvelles générations de militants, nous avons décidé de former un réseau informel de militants de l’action directe non-violente. Parce que nous voulons nous battre pour la défense de la vie et de la justice sociale, nous avons décidé de nous organiser en un groupe de volontaires et d’activistes prêts à agir de manière directe et non violente aussi souvent que nécessaire et possible.

Dans ses concrétisations (stages, rencontres, débats, événements de convergence des luttes), le manifeste des désobéissants est donc une plateforme d’échange et de rencontre autour de la non-violence active et de la désobéissance civile. Il se veut un outil que chacun doit s’approprier. Ainsi, la responsabilisation et l’autonomisation sont favorisées et essentielles pour aller vers une émancipation individuelle et collective tout en développant des solidarités actives.

Nous sommes des faucheurs d’OGM, des démonteurs de panneaux publicitaires, des clowns activistes, des dégonfleurs de 4×4 de ville, des inspecteurs citoyens de sites nucléaires, des intermittents du spectacle, des activistes écologistes, des hébergeurs de sans-papiers, etc. Nous pensons que nos luttes et nos méthodes relèvent d’une dynamique alter-mondialiste plus indispensable que jamais, et que c’est ensemble, et dans l’action directe non-violente, que nous rendrons possible la transformation radicale de notre société, et de ce fait notre survie à tous dans un monde redevenu vivable.