Je quitte Paris frigorifiée, épuisée, le souffle court de tous les événements de cette année 2020.
Les derniers jours ont été difficiles et j’ai besoin de retrouver un semblant de concentration et de sérénité. Troisième épisode de ma traversée de la forêt, comment vais-je la retrouver ? Quelle ambiance va-t-elle m’offrir ? Voudra-t-elle me plaire ?
Oh que non, elle a perdu ses couleurs flamboyante et me donne en remplacement une gamme de gris colorés. J’ouvre les yeux et je cherche la moindre touche de couleur perdu dans cette mélasse de gris et de boue. Je peins debout car la forêt est trempée, pleine de boue. Les cours d’eau sont gorgés d’eau et, plutôt que les bourdonnements d’insectes, j’entends les tourbillons et clapotis des ruisseaux.
Les journées sont courtes et j’ai très peu de temps pour capturer la fin de l’année. Les arbres sont nus, les horizons s’ouvrent sur des ciels tourmentés. L’eau sera mon fil conducteur, je la traque et je cherche à en saisir les flux et reflux. Je peins debout, sans aucune possibilité de m’asseoir. Il fait froid et humide, il s’agit de travailler vite car je n’aurai pas de temps supplémentaire… Je cherche les différentes teintes de gris, plus je regarde, plus je découvre ces touches de rouille ou d’orangé. Elles font vibrer la forêt et lui donnent du volume.
Ce soir, c’est le dernier coucher de soleil de 2020, rude année, mais qui se clôt dans une beauté absolue ; dans un ciel déchiré et sanglant, cadré par cette haie d’arbres violacés. Tellement beau et éphémère.
Le lever de soleil sur 2021 est givré. Toutes les couleurs se sont brusquement refroidies et la brume matinale nous offre de magnifiques plans successifs dans la profondeur. Je sais que le sol blanchi va rapidement laisser place à un vert strident gorgé d’humidité. J’aime le fort contraste des arbres du premier plan et du lointain. Je crée des mélanges colorés que je n’ai jamais utilisé auparavant. Je décrypte ce que je vois pour l’exprimer au plus prés de ce que je ressens. Je ne sais pas comment faire et je ne cherche pas à reproduire des « recettes ». Je m’imprègne dans ce paysage inconnu et je le donne à voir comme si je découvrais Angkor ou le grand canyon. Trouver l’extraordinaire dans ce que l’on qualifie habituellement « d’ordinaire » c’est ce qui nous permet d’avancer et de trouver de la beauté dans chaque instant.
Le lever de soleil sur 2021 est givré. Toutes les couleurs se sont brusquement refroidies et la brume matinale nous offre de magnifiques plans successifs dans la profondeur. Je sais que le sol blanchi va rapidement laisser place à un vert strident gorgé d’humidité. J’aime le fort contraste des arbres du premier plan et du lointain. Je crée des mélanges colorés que je n’ai jamais utilisé auparavant. Je décrypte ce que je vois pour l’exprimer au plus prés de ce que je ressens. Je ne sais pas comment faire et je ne cherche pas à reproduire des « recettes ». Je m’imprègne dans ce paysage inconnu et je le donne à voir comme si je découvrais Angkor ou le grand canyon. Trouver l’extraordinaire dans ce que l’on qualifie habituellement « d’ordinaire » c’est ce qui nous permet d’avancer et de trouver de la beauté dans chaque instant.
Le froid, l’humidité, les arbres décharnés, sont, ces jours-ci, des sources de plaisir pour moi ; ils me ressourcent et vont me permettre d’entamer la nouvelle année un peu apaisée.
Ouvrir les yeux, lever la tête et regarder chaque matin ce que le monde nous donne et en profiter pour réfléchir à de nouveaux projets !
[ aquarelles 36x48cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2021 ]
Ouvrir les yeux, lever la tête et regarder chaque matin ce que le monde nous donne et en profiter pour réfléchir à de nouveaux projets !
[ aquarelles 36x48cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2021 ]