samedi 5 février 2022

Anselm Kiefer, époustouflant au Grand Palais éphémère ...



J’ai vu la première Monumenta inaugurée par Anselm Kiefer au Grand Palais. J’avais été submergée par l’espace, la verrière et les grandes sculptures en béton. Depuis j’ai visité beaucoup des expositions parisiennes de Kiefer. 
Alors celle du Grand Palais éphémère « Pour Paul Celan » ne m’avait pas attirée plus que cela … on m’a fortement conseillée d’y aller. Je m’attends à voir du connu, de l’habituel. Et là, j’ai été soufflée… l’espace grandiose, immense, noir, à contre-jour habité par des toiles gigantesques, des perspectives vertigineuses …
Je reste scotchée, émue, prise dans cette peinture vivante qui parle de la mort, de la mémoire, du passé et du futur. Cette matière de mots, ces poèmes de Celan dont je ne comprends que des bribes, ces matériaux puissants, plombs, cendres, briques, terre, fougères et roses séchées, de l’or, de la poussière, rangés dans de grands rayonnages … la plus grande réserve que je n’ai jamais vue, que j’envie...
Une scénographie sobre et puissante à la fois. Tout au fond, un avion échoué, un avion de plomb aux ailes en pages de livres. Assise au fond de la halle, je vois dépasser les jambes des visiteurs sous ses ailes. Au loin, les tableaux se succèdent sur des plans successifs et créent des découvertes… la lumière du jour ne rentre pas vraiment mais crée un contre-jour puissant.
J’aimerais rester toute la journée mais je dois filer alors je sors à reculons pour continuer à regarder…

Ne s’attendre à rien et être encore surprise, émue, apprendre, encore et encore, c’est le pouvoir de l’art et des artistes.

[ aquarelles 40x30cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier ]