vendredi 29 janvier 2021

Explosion de rouges, plein automne ...




Les ciels d’automne m’offrent une palette colorée et contrastée, ils sont en mouvement permanent et me poussent à travailler vite. Les nuages deviennent des coups de pinceaux, je fais jouer les contrastes de température pour en accentuer le volume.
Le plus complexe est de saisir le coucher du soleil, une merveilleuse beauté qui paralyse et un temps limité pour la capturer. La luminosité tombe vite et ici, quasi aucune lumière artificielle ne vient palier l’obscurité.



Quand j’ai découvert la bâtisse couverte de vigne vierge rougeoyante, j’ai été éblouie. Quelle incroyable harmonie entre les différents rouges, de l’orangé au violet foncé en passant par le pourpre ou le grenat et les verts acides du saule et des peupliers du premier plan.

Chacune de ces aquarelles est une étape sur le chemin de cette nouvelle série. Elle m’engage dans l’espace et dans le temps. Je reviendrai bientôt pour continuer cette aventure.

[ aquarelles 36x48cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2020 ]

lundi 25 janvier 2021

Entre humidité et flamboiement, plein automne...



Depuis mi-mai, la fin du premier confinement, je profite de chaque moment disponible pour aller peindre en extérieur. Quelques jours dans les Deux-Sèvres, entre champs et forêts, me permettent d’expérimenter l’aquarelle sur le vif dans des conditions peu aisées. On dit souvent que peindre en ville n’est pas simple : s’asseoir quelque part, dessiner les flux, ressentir le bruit et l’activité ininterrompue et surtout travailler sous les regards (et réflexions) des passants, peut être éprouvant. 


Ici, à la campagne, c’est différent mais ce n’est pas simple non plus. Équipée comme une citadine, j’ai quand même une paire de botte mais toujours pas de siège ou d’ustensile sophistiqué (tel un chevalet) pour supporter mon matériel et mon papier. Fin octobre, on peut s’asseoir à même le sol mais au risque de laisser pénétrer l’humidité de la forêt dans tous les pores de la peau. J’alterne donc les positions debout / accroupie / agenouillée. Je dois peindre rapidement car la lumière décline de plus en plus tôt. Je recherche les couleurs de l’automne, et finalement, c’est le vert qui domine. Ce vert quasi inexistant en plein été à cause des fortes chaleurs et de la sécheresse. Je saupoudre la gamme de verts de touches de jaune et d’orange mais j’en souhaite davantage. 


Une ballade plus poussée dans le cœur de la forêt va m’offrir un flamboiement de couleurs ; un contraste fort entre l’ombre dure des troncs et la gamme infinie des rouges, ocres, jaune et orange des feuilles des arbres. La lumière rapidement rasante crée des contre-jours éblouissants. Je lutte avec ces enchevêtrements de branches et les milliers de feuilles… Comment évoquer cette atmosphère sans trop en dire ou boucher l’aquarelle ?

Rapidement, les doigts deviennent goures et il faut remporter le morceau maintenant ou recommencer le lendemain. Rien n’est acquis, ce qui est intéressant pour moi est de ne pas « savoir faire » et de m’affronter à des sujets inconnus, des lumières étonnantes que je ne maîtrise pas.

[ aquarelles 36x48cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2020 ]

jeudi 21 janvier 2021

Manifs contre la loi Sécurité Globale – samedi 2



La semaine suivante, j’ai peu de temps mais je vais quand même jusqu’à Gambetta rejoindre la manifestation qui a quitté la porte des Lilas il y a moins d’une heure. L’ambiance est tendue. Des rangées de CRS « entourent » le cortège qui descend l’avenue Gambetta.

Je peins en marchant. Je suis anxieuse, je sens la violence et cela me serre le cœur. Mon pot d’eau sale se renverse sur la feuille, c’est cette grosse tache, au milieu, qui va générer toute la composition.

Rien n’est bien peint mais j’ai l’impression que l’on ressent parfaitement la tension de cet instant et la peur que j’ai ressentie. J’ai rapidement quitté les lieux comme beaucoup d’entre-nous car c’était extrêmement violent.

[ aquarelles 30x40cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2020 ]

dimanche 17 janvier 2021

Manifs contre la loi Sécurité Globale – samedi 1



En novembre et décembre, pendant le confinement #2, le gouvernement a voulu faire voter une loi dont un des articles obligerait les journalistes et photographes de presse à se déclarer avant de couvrir une manifestation. Il y aurait aussi des restrictions pour « filmer » les forces de l’ordre, dans un but de leur nuire.
Je ne suis pas journaliste mais croquer en « manifs » est une des choses qui m’intéresse particulièrement car c’est l’archétype du « capturer sur le vif ». J’aime relater un moment qui ne reviendra jamais et le dessin, la peinture, et la couleur permettent de rendre une ambiance et une atmosphère rapidement. Il ne s’agit pas de faire un « beau » dessin mais de raconter une histoire, autrement que part les mots et la photographie. On insuffle dans nos dessins une part de vie et d’émotion qui est singulière.

Il commence à faire froid et humide et les conditions pour peindre sont difficile mais cela ajoute de l’émotion aux dessins, je pense. Je dois harnacher mon matériel sur un petit dispositif fait maison (décrit dans mon bouquin d’ailleurs) et ainsi je peux peindre debout et même en marchant.
En ce moment, les manifs, c’est compliqué. Il faut rester « aux aguets » car elles peuvent dégénérer à chaque instant même si tout semble calme et bon enfant.
Fin novembre à République, tout est ok, je suis avec Mat Let. Même si j’ai été bousculée au début, j’ai fini par trouver un point d’observation tranquille, avec vue sur la statue de la République. Il y a quand même quelques taches sur les aquarelles car la première a fait un vol plané avec la boîte et tout le reste. C’est la règle du jeu. Ne pas avoir peur de (se) salir. 


La dernière aquarelle de fin de journée est peinte près de Bastille. Le jour commence à décliner.
Ça commence à chauffer, nous sentons les gazs lachrymo et les pompiers et CRS s’activent et vont et viennent au cœur du cortège. Quand nous voyons débouler les motards masqués (brigades spéciales manifs), à fond train, nous décidons de quitter les lieux avant que cela ne dégénère… Nous avons eu raison. Il y a eu beaucoup de dégâts ce jour là place de la Bastille.

[ aquarelles 30x40cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2020 ]

mercredi 13 janvier 2021

Color food, paint & cook in monochrome ...



Pendant le confinement #2 qui a débuté fin octobre à Paris, avec Urban Sketchers Paris, nous avons recommencé à proposer des challenges de dessin « confiné ». Au bout d’un certain temps « en solo » et sans « restau », se faire à manger devient une véritable gageure. Alors, j’ai eu l’idée de proposer de «dessiner et cuisiner en monochrome».

La première aquarelle « en vert » a été réalisée presque par hasard. J’ai sorti mes légumes du jour pour les cuisiner et c’était tellement beau que j’ai eu envie de les peindre. C’est à ce moment là que l’idée du challenge est née.





En fait, cela va beaucoup plus loin qu’une simple peinture ; dans un second temps, je me suis retrouvée à faire mes courses en pensant au challenge. J’ai choisi les fruits et légumes en fonction de la couleur que je souhaitais traiter. Ce jour là, les violets, violine et pourpres étaient sublimes, j’ai donc tout acheté en fonction. Pour ce qui est de la recette, j’y réfléchirai plus tard…

On peut interpréter le challenge de différentes manières : peindre vraiment en monochrome avec une seule couleur que l’on dégrade, travailler en camaïeux de teintes similaires. Mais on peut aussi (c’est ce que j’ai choisi) exprimer la couleur choisie tout en travaillant les volumes et les contrastes colorés. Cela signifie que l’on va utiliser un nuancier de couleurs beaucoup plus élaboré. Par contre il faudra veiller à ne pas perdre l’idée du « monochrome ». 



La semaine suivante, j’ai choisi le jaune. Comme j’avais une assiette jaune, j’ai tout installé dedans pour circonscrire le cadre de l’aquarelle. J’ai adoré travailler cette gamme subtile de jaune. Ce n’est pas vraiment ma couleur « préférée » comme on dit… elle reste souvent le plus longtemps dans ma boîte d’aquarelle.



Comme cela me donnait une motivation pour faire les courses et cuisiner ensuite, j’ai continué et fait la semaine « orange ». Varier les cadrages, les couleurs et les intentions dans chacune des ces aquarelles est un exercice très intéressant.

Quelle sera la prochaine couleur ?

Je ne vous parle pas du résultat des recettes car il est, pour l’instant, peu probant, mais avec de l’entraînement, cela pourrait s’améliorer.

Cette série est bien-sûr un hommage à Sophie Calle et à ses repas colorés que l’on trouve dans le livre, « De l’obéissance – le régime chromatique » 1998 (éditions actes sud)

[ aquarelles 30x40cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2020 ]

samedi 9 janvier 2021

Manif pour la culture en décembre dernier ...



J’étais à la manif pour soutenir la culture et les forces vives de la culture (arts, musées, théâtres, cinéma, concerts, etc). Nous sommes tous unis et nous hurlons notre détresse. Mais le gouvernement bouche ses oreilles et cache ses yeux ; il fait semblant de nous comprendre. Nous voulons apprendre, partager, écouter, découvrir, vivre des histoires en grand format, se nourrir, donner notre avis et être contredit !
Allons dans les églises, les salles de vente, les grands magasins et faisant de l’art, maintenant! 
Demain il sera trop tard pour s’exprimer, nous devenons invisible.



Les manifs en semaine sont différentes des manifs des week-ends, ce sont plus des manifs de syndicats. Les salarié.e.s viennent en « bande » pendant leurs heures de travail. Ici, il y a beaucoup de syndicats et beaucoup de métiers de la culture avec différents statuts (fonctionnaires, intermittents, indépendants). L’ambiance est un peu molle mais je trouve un beau point de vue avec « vue » sur l’opéra. La place se remplit peu à peu et j’ajoute des pancartes, les slogans et participants au fur et à mesure, aussi. Des gens s’approchent et m’interpellent. Un photographe effectue toute une série, il me demande d’arrêter de bouger ... Il trouve cela intéressant de peindre en manifs. Un jeune femme m’appelle par mon prénom, elle m’a reconnue malgré le masque, le casque de vélo vissé sur la tête et mon sac à dos (je ressemble plus à un livreur qu’à un peintre).

Je quitte la manif un peu dépitée, cela ne servira à rien, personne ne nous entend, 2021 sera difficile pour les métiers de la culture.
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I was at the protest to support culture and the driving forces behind culture (arts, museums, theaters, cinema, concerts, etc.). We are all united and we cry out our distress. But the government covers its ears and hides its eyes, it pretends to understand us. We want to learn, share, listen, discover, experience stories in large format, feed ourselves, give our opinion and be contradicted!

Let's go to churches, auction houses, department stores and making art, now! Tomorrow it will be too late to speak out, we are going invisible.

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[ aquarelles 30x40cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2020 ]

mercredi 6 janvier 2021

USkTalks S2E1: USk Paris - Together Through Lockdowns and Beyond


Découvrez notre Usk Talk sur la chaîne You Tube de Urban Sketchers, c'était épique mais avec Brigitte Lannaud Levy, on a adoré parlé de nos projets solidaires avec Urban Sketchers Paris!

lundi 4 janvier 2021

2021 nouveaux horizons ...

 

2021, nouvel envol en couleurs et en légèreté.

J'espère que cette année vous ouvrira de nouveaux horizons!

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