Pendant le confinement #2 qui a débuté fin octobre à Paris, avec Urban Sketchers Paris, nous avons recommencé à proposer des challenges de dessin « confiné ». Au bout d’un certain temps « en solo » et sans « restau », se faire à manger devient une véritable gageure. Alors, j’ai eu l’idée de proposer de «dessiner et cuisiner en monochrome».
La première aquarelle « en vert » a été réalisée presque par hasard. J’ai sorti mes légumes du jour pour les cuisiner et c’était tellement beau que j’ai eu envie de les peindre. C’est à ce moment là que l’idée du challenge est née.
En fait, cela va beaucoup plus loin qu’une simple peinture ; dans un second temps, je me suis retrouvée à faire mes courses en pensant au challenge. J’ai choisi les fruits et légumes en fonction de la couleur que je souhaitais traiter. Ce jour là, les violets, violine et pourpres étaient sublimes, j’ai donc tout acheté en fonction. Pour ce qui est de la recette, j’y réfléchirai plus tard…
On peut interpréter le challenge de différentes manières : peindre vraiment en monochrome avec une seule couleur que l’on dégrade, travailler en camaïeux de teintes similaires. Mais on peut aussi (c’est ce que j’ai choisi) exprimer la couleur choisie tout en travaillant les volumes et les contrastes colorés. Cela signifie que l’on va utiliser un nuancier de couleurs beaucoup plus élaboré. Par contre il faudra veiller à ne pas perdre l’idée du « monochrome ».
La semaine suivante, j’ai choisi le jaune. Comme j’avais une assiette jaune, j’ai tout installé dedans pour circonscrire le cadre de l’aquarelle. J’ai adoré travailler cette gamme subtile de jaune. Ce n’est pas vraiment ma couleur « préférée » comme on dit… elle reste souvent le plus longtemps dans ma boîte d’aquarelle.
Comme cela me donnait une motivation pour faire les courses et cuisiner ensuite, j’ai continué et fait la semaine « orange ». Varier les cadrages, les couleurs et les intentions dans chacune des ces aquarelles est un exercice très intéressant.
Quelle sera la prochaine couleur ?
Je ne vous parle pas du résultat des recettes car il est, pour l’instant, peu probant, mais avec de l’entraînement, cela pourrait s’améliorer.
Cette série est bien-sûr un hommage à Sophie Calle et à ses repas colorés que l’on trouve dans le livre, « De l’obéissance – le régime chromatique » 1998 (éditions actes sud)
[ aquarelles 30x40cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2020 ]