lundi 25 janvier 2021

Entre humidité et flamboiement, plein automne...



Depuis mi-mai, la fin du premier confinement, je profite de chaque moment disponible pour aller peindre en extérieur. Quelques jours dans les Deux-Sèvres, entre champs et forêts, me permettent d’expérimenter l’aquarelle sur le vif dans des conditions peu aisées. On dit souvent que peindre en ville n’est pas simple : s’asseoir quelque part, dessiner les flux, ressentir le bruit et l’activité ininterrompue et surtout travailler sous les regards (et réflexions) des passants, peut être éprouvant. 


Ici, à la campagne, c’est différent mais ce n’est pas simple non plus. Équipée comme une citadine, j’ai quand même une paire de botte mais toujours pas de siège ou d’ustensile sophistiqué (tel un chevalet) pour supporter mon matériel et mon papier. Fin octobre, on peut s’asseoir à même le sol mais au risque de laisser pénétrer l’humidité de la forêt dans tous les pores de la peau. J’alterne donc les positions debout / accroupie / agenouillée. Je dois peindre rapidement car la lumière décline de plus en plus tôt. Je recherche les couleurs de l’automne, et finalement, c’est le vert qui domine. Ce vert quasi inexistant en plein été à cause des fortes chaleurs et de la sécheresse. Je saupoudre la gamme de verts de touches de jaune et d’orange mais j’en souhaite davantage. 


Une ballade plus poussée dans le cœur de la forêt va m’offrir un flamboiement de couleurs ; un contraste fort entre l’ombre dure des troncs et la gamme infinie des rouges, ocres, jaune et orange des feuilles des arbres. La lumière rapidement rasante crée des contre-jours éblouissants. Je lutte avec ces enchevêtrements de branches et les milliers de feuilles… Comment évoquer cette atmosphère sans trop en dire ou boucher l’aquarelle ?

Rapidement, les doigts deviennent goures et il faut remporter le morceau maintenant ou recommencer le lendemain. Rien n’est acquis, ce qui est intéressant pour moi est de ne pas « savoir faire » et de m’affronter à des sujets inconnus, des lumières étonnantes que je ne maîtrise pas.

[ aquarelles 36x48cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier 2020 ]