dimanche 26 juin 2022

Lille, rencontre (attendue) nationale Usk France - Day 2



Le dimanche, la pluie tombe drue, j’ai le mince espoir que cela cesse mais j’organise quand même un programme à l’abri pour la journée.
Entre les deux gares Flandres et Europe, il fait humide mais l’eau ne coule pas sur l’aquarelle. Les grandes arches des ponts sont impressionnantes et créent une sorte d’écrin au Jardin des Géants à l’arrière-plan. Les pigeons côtoient les passagers pressés d’attraper leur train à la gare Lille Europe. Mon pot en carton ne tient pas le coup et se vide peu à peu par le fond sur le banc. Cette histoire d’oubli de pot à eau va vraiment poser un problème tout le week-end…
                 

Je me dirige vers le Tripostal, il y a une superbe expo « Les Vivants » en partenariat avec la fondation Cartier. Le matin, je prends le temps de visiter l’exposition. C’est le soir, en revenant, que je m’installe dans le hall pour peindre cette vue flashy au premier plan avec l’installation de Tony Oursler au fond. Ce n’est pas une entreprise facile mais j’y prends un plaisir fou. Les enfants courent dans tous les sens, on n’a vraiment pas l’impression qu’ils sont au musée.
 
           

Ensuite, départ pour Roubaix, La Piscine doit être inondée vu ce qui tombe depuis ce matin! Je suis humide des pieds à la tête. Le musée n’est pas encore noir de monde mais cela ne saurait tarder. Je m’installe sur le bord d’un banc en équilibre instable, avec l’eau dans une main et le pinceau dans l’autre. Je peins super vite, presque en apnée, car je sais que je peux être interrompue à chaque instant, seules les techniques sèches de dessin étant autorisées dans le musée. Les reflets dans l’eau de la grande rosace en forme de soleil, sont magnifiques, l’éclairage du musée est soigneusement étudié pour donner l’impression que le soleil brille à l’extérieur. Soudain, les cris des enfants prêts à se baigner, résonnent dans tout l’espace. On s’y croirait. Je m’imagine mettre mon maillot et mon bonnet de bain et plonger dans le grand bassin. Les sculptures évoquent, pour certaines, des baigneuses et des athlètes. Les cabines sur les coursives cachent et révèlent à la fois des tissus, vêtements et céramiques.
 


Ce musée est un enchantement. Je m’installe à l’extérieur pour peindre la façade, « La Piscine » est inscrit en pochoir blanc sur la brique rouge orangée. Avec le vert acide de la pelouse, cela crée un beau contraste de complémentaires. L’arbre violacé à droite offre une superbe harmonie colorée. Le ciel est plombé et les valeurs sont atones, peu de contrastes de valeurs, alors il faut compenser avec des contrastes de couleurs pour exprimer l’espace et sa profondeur.
Malheureusement, j’entends un grondement de tonnerre au loin, quelques grosses gouttes commencent à tomber de manière intermittente. Il reste deux minutes de sursis au sec, après ce sera le déluge. Je remballe tout très vite et je cours m’abriter sous l’auvent d’un immeuble.
Décidément, c’est une journée sans arrêt interrompue.
 


En fin de journée, le train a une heure de retard, avec Christel, on s’attaque donc à « Simone », l’installation de Joana Vasconcellos. Je l’avais déjà peinte au Bon Marché. Ici, la lumière est dure et les tissus blancs paraissent un peu sales. Je travaille en réserve pour faire ressortir au maximum les formes tentaculaires de la pieuvre géante. La complexité de l’espace en arrière plan est un challenge, je dois simplifier au maximum.
Le train va partir avec quelques minutes d’avance sur le retard … il faut se dépêcher … encore une aquarelle inachevée.

[ aquarelles 40x30cm sur papier aquarelle – ©Marion Rivolier ]